12.03.20 in inspirations
otl aicher
Nous parlons tous déjà une autre langue sans le savoir. Une langue intuitive, universelle, intemporelle, faite
d’évidences et de détails : la langue des pictogrammes.
C’est Otl Aicher, designer allemand, qui a donné ses lettres de noblesse à ce langage à la grammaire infinie, initié lors des Jeux olympiques de l'été 1972. Soigneusement concocté pendant 5 ans, ce langage est le fruit d’une collaboration avec l’école d’Ulm.
Les jeux olympiques sont une clé d’entrée ludique dans l’univers d’Aicher et de l’école d’Ulm, qui fut, pour Otl Aicher, l’expression même d’une prise de risque : lié d’amitié avec le groupe de résistance antinazi « la Rose Blanche », ces relations auraient pu lui coûter la vie en ces temps incertains. Arrêté en 1937, enrôlé de force dans l’armée allemande, Otl Aicher finira heureusement par déserter.
Les locaux de l’école supérieure pour le design d’Ulm, qu’il fonde en 1953, sera dessiné par Max Bill, référence du design Bauhaus. Elle est à l’origine d’identités visuelles et de systèmes graphiques référents, menés par Otl Aicher et ses étudiants.
Ses productions graphiques sont caractérisées par leur extrême rigueur et le développement rationnel plutôt qu’intuitif d’une idée. On lui doit l’indétrônable logotype de Braun et l’audace d’avoir enfermé la grue nationale pour faire le logo de la Deutsche Lufthansa.
C’est Otl Aicher, designer allemand, qui a donné ses lettres de noblesse à ce langage à la grammaire infinie, initié lors des Jeux olympiques de l'été 1972. Soigneusement concocté pendant 5 ans, ce langage est le fruit d’une collaboration avec l’école d’Ulm.
Les jeux olympiques sont une clé d’entrée ludique dans l’univers d’Aicher et de l’école d’Ulm, qui fut, pour Otl Aicher, l’expression même d’une prise de risque : lié d’amitié avec le groupe de résistance antinazi « la Rose Blanche », ces relations auraient pu lui coûter la vie en ces temps incertains. Arrêté en 1937, enrôlé de force dans l’armée allemande, Otl Aicher finira heureusement par déserter.
Les locaux de l’école supérieure pour le design d’Ulm, qu’il fonde en 1953, sera dessiné par Max Bill, référence du design Bauhaus. Elle est à l’origine d’identités visuelles et de systèmes graphiques référents, menés par Otl Aicher et ses étudiants.
Ses productions graphiques sont caractérisées par leur extrême rigueur et le développement rationnel plutôt qu’intuitif d’une idée. On lui doit l’indétrônable logotype de Braun et l’audace d’avoir enfermé la grue nationale pour faire le logo de la Deutsche Lufthansa.
La vraie particularité de ce designer caractéristique du Style International (ou Style Suisse) réside dans son approche
globale (et nouvelle à l’époque) de la marque, qui fait de lui un des pionniers de l’identité visuelle. Ce courant
esthétique inspirée de la « nouvelle objectivité » (Neue Sachlichkeit en allemand) fait partie des références graphiques
de le gramme qui, également, préfère une représentation sans artifice de la réalité de l’objet.
Pour les JO de 72, il conçoit un système qui associe signalétique, supports imprimés, allant jusqu’à l’uniforme des employés. Car Aicher aborde le design avec un humanisme résolu, convaincu que la société en général bénéficie d’une identité bien abordée. Son approche est scientifique, objective, rationnelle, est c’est bien ce caractère désabusé qui lui confère sa redoutable efficacité.
C’est l’universalité de ce style, sa croyance unique en l’absolu qui continue d’inspirer le gramme depuis la conception fonctionnelle de ses objets jusqu’à l’identité graphique développée en 2019.
Dieter Rams a dit que « les designers sont dangereux pour toute autorité souveraine » : l'état constitutif de notre civilisation est celui de la détermination, tout y est déterminé par les plus hautes autorités. C’est certainement pourquoi il aimait tant ce métier de designer qui constituait pour lui l’un des derniers espace de liberté, ne nécessitant ni diplôme, ni corporatisme mais seulement et toujours la maitrise d’un savoir-faire et le résultat d’une lecture possible par tous.
Darwinien convaincu, Aicher était persuadé de l’indéterminisme de la nature humaine, une nature changeant à l’épreuve de la vie, des accidents. Une phrase prophétique pour ce génie qui mourut percuté par une mobylette en jardinant devant sa maison.
Pour les JO de 72, il conçoit un système qui associe signalétique, supports imprimés, allant jusqu’à l’uniforme des employés. Car Aicher aborde le design avec un humanisme résolu, convaincu que la société en général bénéficie d’une identité bien abordée. Son approche est scientifique, objective, rationnelle, est c’est bien ce caractère désabusé qui lui confère sa redoutable efficacité.
C’est l’universalité de ce style, sa croyance unique en l’absolu qui continue d’inspirer le gramme depuis la conception fonctionnelle de ses objets jusqu’à l’identité graphique développée en 2019.
Dieter Rams a dit que « les designers sont dangereux pour toute autorité souveraine » : l'état constitutif de notre civilisation est celui de la détermination, tout y est déterminé par les plus hautes autorités. C’est certainement pourquoi il aimait tant ce métier de designer qui constituait pour lui l’un des derniers espace de liberté, ne nécessitant ni diplôme, ni corporatisme mais seulement et toujours la maitrise d’un savoir-faire et le résultat d’une lecture possible par tous.
Darwinien convaincu, Aicher était persuadé de l’indéterminisme de la nature humaine, une nature changeant à l’épreuve de la vie, des accidents. Une phrase prophétique pour ce génie qui mourut percuté par une mobylette en jardinant devant sa maison.